Le Président Kaïs Saïd place encore et toujours, au centre de ses préoccupations, la lutte contre la spéculation, la disponibilité des produits alimentaires de large consommation sur le marché et la préservation du pouvoir d’achat du citoyen. Il poursuit inlassablement sa guerre contre ce phénomène qui pénalise, à la fois, le consommateur et l’économie nationale. Il a aussi mis en avant son intention de maintenir les subventions actuellement en vigueur, même si l’intention de réformer le système des subventions demeure inscrit sur les feuilles de route de l’Etat.
Pour faire front aux actes de spéculation, des procédures coercitives et drastiques doivent être engagées pour «assainir» le secteur du commerce, notamment les circuits de distribution, afin de corriger certains dysfonctionnements et incohérences, de déterminer les besoins du marché national et de faire face aux pénuries répétitives des denrées alimentaires. La chaîne de valeur commerciale demeure plombée par les pratiques on ne peut plus douteuses des spéculateurs. Et en dépit de l’appel du Chef de l’Etat à y mettre fin, les pouvoirs publics restent muets au grand dam des agriculteurs et du consommateur final dont le pouvoir d’achat ne cesse de s’éroder.
De même, les pressions inflationnistes, que subit l’économie tunisienne, remettent sur le tapis certaines lacunes endémiques qui continuent de plomber l’économie de marché en Tunisie.
L’amont et l’aval de la chaîne de valeur agricole continuent de payer les frais de l’impunité des spéculateurs qui, depuis plusieurs années, sont responsables du renchérissement des prix des produits agricoles. Pourtant, le Président de la république a pointé du doigt, à maintes reprises, cette anomalie, en appelant à rendre justice aux petits agriculteurs, particulièrement en ce qui concerne la commercialisation de leurs produits, et la lutte vigoureuse contre les spéculateurs.
En rapport avec l’approvisionnement du marché national en produits de large consommation importés, il y a lieu de noter que le Président a donné des instructions pour intensifier les actions de lutte contre la contrebande, le détournement des produits de large consommation et subventionnés, face aux barons de l’informel.
Dès lors, il convient de s’interroger sur le rôle du gouvernement pour endiguer cette anomalie chronique (spéculation). Faut-il se contenter des quelques actions sporadiques qui se résument à des opérations de contrôle menées par les commissions mixtes de contrôle au niveau des points de vente et auprès des commerçants.
Aussi, la maîtrise du commerce extérieur mais aussi des circuits commerciaux nationaux est l’une des urgences du moment. Adossée à une loi extrêmement répressive à l’encontre des spéculateurs, des actions de l’Etat, associées à la sphère des opérateurs économiques nationaux, cette maîtrise constituera un axe important de la stratégie du développement économique et commercial.